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Retour05 février 2020
Yannick Boursier - [email protected]
Manifestation devant le bureau de Mathieu Lacombe
©L'info de la Basse-Lièvre - Yannick Boursier
Une cinquantaine de personnes ont manifesté ce matin devant le bureau de Buckingham du député de Papineau, Mathieu Lacombe, pour revendiquer plus d’investissements dans les logements sociaux.
Cette manifestation était la première d’une série de 10 caravanes qui parcourront le Québec au cours des trois prochains jours pour sensibiliser plusieurs ministres à la réalité du logement social au Québec.
En raison de la situation particulière en Outaouais, c’est ici que la tournée s’est amorcée avec la visite au ministre responsable de l’Outaouais. Pendant plusieurs minutes, les manifestants ont scandé des slogans et chanté des chansons pour demander plus d’argent pour les logements sociaux.
L’Outaouais vit une crise du logement depuis quelques années, et ce à plus d’un niveau, indique Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). «La crise pour nous, c’est la rareté des logements locatifs, mais c’est aussi la cherté des logements. Quand le logement que tu payes te coûte plus de 50% ou 80% de ton revenu, tu ne peux plus arriver.»
Elle mentionne que les dernières statistiques de 2016 diffusées par Statistiques Canada indiquent que 11 000 locataires en Outaouais ont des besoins impérieux de logement. «Ce sont des gens qui payent trop cher, qui vivent dans des logements insalubres ou de taille insuffisante.»
«Il y a environ 1000 ménages en attente pour un logement HLM à l’Office municipal de l’Outaouais, indique pour sa part le coordonnateur de Logemen’Occupe, François Roy. Ça donne une indication des besoins. Et c’est un chiffre conservateur, parce qu’il y a beaucoup de ménages qui s’inscrivent pas parce que les délais d’attente sont tellement longs.»
Un milliard
Pour répondre à cette situation, il faudrait la construction de plus de logements sociaux. «Au cours des 10 dernières années, à Gatineau il se réalise en moyenne 100 nouveaux logements avec le programme Accès Logis, affirme M. Roy. C’est vraiment insuffisant. Il faudrait au moins qu’il y en ait cinq fois plus que ça. Mais pour ça, il faudra que le gouvernement du Québec bonifie sérieusement le programme Accès Logis et que Gatineau injecte plus d’argent.»
Véronique Laflamme indique que 10 000 logements sociaux seraient nécessaires par année au Québec pour améliorer la situation. Ce qui nécessiterait un investissement avoisinant le milliard de dollars $ selon les différents types de projets (construction neuve ou rénovation).
Selon elle, c’est un choix budgétaire que le gouvernement se doit de faire. «Nous, on pense qu’on a les moyens, non seulement avec les surplus, mais avec tout l’argent dont on se prive en affaiblissant la progressivité de notre fiscalité.»
«Ne pas investir davantage dans le logement social, c’est faire preuve d’aveuglement. C’est le mauvais choix à faire. Ça prend un plan et ça prend des investissements suffisants.»
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